À propos d'"Avatar" (Cameron)

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Amélie

J'ai bien aimé ce film. Mais j'ai eu mal au nez à cause des lunettes. Trop lourdes à porter en plus plus de mes lunettes de vue.
Je ne sais pas si c'est bienvenu ici, mais voici un lien que mon petit frère m'a envoyé, à propos d'Avatar : une analyse du réalisateur Christophe Gans :
http://www.filmsactu.com/video-interview-avatar-analyse-par-christophe-gans-4569.htm


Krocox (un membre de la famille)

Une petite note à rajouter, au moins pour l'infographiste que je suis, sur la qualité de l'interprétation des personnages virtuels de l'histoire. En effet, le principal point novateur de ce film, sur le plan technique, réside en l'absence d'animation programmé des humanoïdes Navis. Weta, la société s'occupant des effets spéciaux, avec ILM, ont développé un concept complètement nouveau dans l'animation des créatures informatiques, en utilisant des caméras haute-résolution sur les acteurs, filmant jusqu'aux mouvements de visage. Les données ont ensuite été traités de telle façon que les Navis ont "reproduis" exactement les même mouvements. Au final, un jeu d'acteur entièrement interprété par les avatars du film, qui donne une nouvelle crédibilité au arts numériques du cinéma, et qui annonce de nouveaux standards en matière d'animation digitale.


Pearl

Je suis allée voir ce film à reculons, en ayant un gros a priori dessus, en me disant que ça serait qu'un film "visuel", mais creux pour l'histoire... et pourtant, j'ai bien aimé ce film et surtout, je ne me suis pas ennuyée.
L'histoire rappelle en effet Pocahontas et Le Chateau dans le Ciel de Miyazaki (Jean-Luc l'explique très bien) et même si elle peut sembler "clichée", il n'en demeure pas moins qu'elle fait écho dans nos têtes...
Au-delà de l'histoire, ce sont les paysages qui portent le film... Et rien que pour ça, il mérite d'aller le voir.

NB: je n'ai pas vu la version 3D, le cinéma de quartier n'ayant pas les bons écrans... et de toute façon, je préfère sans pour des raisons pratiques (à savoir éviter les migraines pendant et après le film)... Déjà sans, c'est très beau... Alors avec, j'imagine que ça doit être grandiose.

À propos de la stéréoscopie.
Je n'ai pas eu de problème, pour ma part, avec les lunettes utilisées par les salles dans lesquelles j'ai eu l'occasion de voir des films avec l'un ou l'autre des procédés actuels (Pathé Palace de Lyon, Gaumont de Reims et des salles parisiennes des réseaux MK2, UGC et l'ancien Paramount), elles tenaient avec les lunettes de vue. En revanche j'ai constaté que certaines salles avaient l'indélicatesse de ne pas proposer de lingettes nettoyantes, or les traces de doigts gras sur les verres montraient qu'à l'évidence les lunettes n'avaient pas fait l'objet d'un nettoyage. Bon, c'était pour râler.
En revanche je n'avais pas encore entendu parler de maux de tête. Les seuls maux de tête que j'ai pu avoir sont liés à la sonorisation beuglante que certains exploitants s'obstinent à maintenir. Le seul et unique avantage, c'est que si on a le malheur d'avoir des voisins bruyants... on les entend moins ! La stéréoscopie oblige en revanche à se "laisser faire". Il faut regarder ce qu'on vous montre. Si on tente de "faire le point" sur un plan en arrière ou en avant de celui qu'on veut vous montrer, naturellement vous ne verrez que du flou et là, effectivement, on peut sans doute en sortir avec une bonne migraine. Etant moi-même sujet à migraines il va de soi que je ne vais pas au cinéma quand ça me prend, mais le relief ne m'en a jamais déclenchées...


À propos de l'animation.
Le naturel des personnages "navis" est effectivement épatant. Le moins qu'on puisse dire est que le procédé marche bien.
La question n'est d'ailleurs pas forcément là (on se doute bien que les procédés peuvent se perfectionner encore et encore tant qu'ils intéressent les cinéastes). La question qui continue d'être posée est bien plus ancienne, elle date de l'invention de la rotoscopie dont les différents systèmes de capture de mouvement sont en quelque-sorte le prolongement. En face, il y a - hier comme aujourd'hui, sur cello comme en numérique - l'animation "vraie" où l'animateur interprète et recrée lui-même le mouvement. Les grands maîtres, dans le domaine du long métrage animé, se situent dans cette mouvance de l'animation totale (du côté de Ghibli, Pixar et autres Aardmann) alors que les studios de second rang son partagés. Le domaine du film avec comédiens où l'animation fait fonction de trucage est à ma connaissance plutôt utilisateur de procédés à capture de mouvement dès qu'il s'agit d'un personnage humain ou anthropomorphe. La répartition des rôles y est fondamentalement différente dans la mesure où un personnage animé traditionnellement a deux interprètes, l'animateur et la "voix" ; dans la capture de mouvement, le comédien relègue l'animateur au rang d'intermédiaire technique et devient l'interprète principal du personnage.
Sur le plan artistique, les choses dont donc fondamentalement différentes et le choix doit rester au réalisateur. Si les films avec comédiens ne semblent actuellement faire confiance majoritairement à la capture de mouvement, c'est probablement parce que le "réalisme" (disons plutôt une sorte de vraisemblance visuelle) est le dogme actuel et qu'il exclut d'emblée le trucage "visible".
Il est donc, à mon sens, excessif de parler de "nouveaux standards en animation digitale". Il s'agit certes d'un perfectionnement fondamental des procédés par capture de mouvement, mais l'animation "vraie" continue de se développer y compris au travers de l'outil informatique, et cette cohabitation pratiquement aussi ancienne que l'animation proprement dite me semble vitale.


Désolé Amélie je n'ai pas encore visionné le commentaire de Gans.

Pour revenir sur la stéréoscopie.
J'ai en effet tendance à ne pas me laisser faire et automatiquement, ça n'aide pas. En fait, toutes les fois où j'ai été au cinéma pour voir du 3D (que ça soit à la Géode à la Vilette, au Futuroscope ou dans les salles de cinéma), ce qui m'a provoqué les maux de têtes, c'était l'animation des images qui se faisaient soit trop rapidement, soit trop lentement à mon goût et du coup, fatiguaient l'œil... Mais ça le fait même sans vouloir s'arrêter sur un arrière plan ou autre, juste en regardant les images défiler.
Un poil embêtant si bientôt tout se fait en 3D...
Par contre, j'ai cru comprendre qu'il y avait deux types de lunettes 3D : les actives et les passives. La 3D passive serait plus opaque mais rendrait la 3D plus nette, et non floue. Mais bon, je suppose que les lunettes ne sont qu'un paramètre parmi d'autres, comme l'écran ou le projecteur?!
Je m'en remets aux techniciens parmi vous, si quelqu'un a des informations.

C'est quoi, la 3D "active" ? Comment des lunettes peuvent-elles être actives ?
(Désolée pour la question peut-être idiote, mais je n'y connais strictement rien en technique, j'ai découvert avec Avatar qu'il y avait plusieurs techniques de 3D, alors vous voyez...)

Alors moi non plus je ne suis pas technicien, du moins pas de cette technique là. Demandez moi comment marche un truc des années 1900 à 1950, mais ça...

À ma connaissance dans les procédés actuels, il y a trois variantes :

Des procédés où les verres des lunettes sont alternativement transparents et opaques à une fréquence imperceptible par le cerveau, je crois que c'est ce qu'on appelle le procédé actif. La projection alterne une image pour l'oeil droit, une image pour l'oeil gauche, etc.

Des procédés reposant sur le principe de la polarisation auquel je n'ai rien compris, il nous faut un physicien ;

Des procédés à filtres colorés, c'est-à-dire que les images pour chaque oeil sont projetés au travers de filtres , et lunettes ne laissent passer, pour chaque oeil, que la gamme de fréquence chromatique qui correspond.

Il semble que le procédé "actif" bouffe une part de la lumière, ce qui semble logique puisqu'il y a un temps d'occultation ; le procédé à filtre doit bouffer une partie du spectre lumineux, donc des couleurs, je suppose...

Tout à fait entre nous ça m'étonnerait un peu que ce soit la différence entre les procédés qui ait un lien direct avec la migraine possible. Le problème de la focalisation restant le même. Il y a des gens à qui une simple photo stéréoscopique où il n'y a aucun processus technique entre l'image et l'oeil (à part une lentille) donne mal au crâne. Moi pendant mes études de géo c'étaient les vues aériennes stéréoscopiques qui me donnaient mal au crâne quand on avait le malheur de mal aligner les deux photos sous les lentilles, alors que jusqu'à présent aucun film en relief ne m'a causé de tracas. Faut dire aussi qu'étant sujet à migraines certains soirs j'évite le cinéma, ainsi que la télé et autres d'ailleurs, relief ou pas, quand je sens que ça va pas aller !